Les Infiltrés ****, le retour de la pègre à la Scorsese
Costello est le parrain de la mafia locale de Boston. Un des ses jeunes poulains vient d'entrer dans la brigade, il est chargé d'enquêter sur lui et le rencarde continuellement sur le déroulement des opérations visant à le faire tomber. Mais ce qu'il ne sait encore pas, c'est que cet autre jeune prometteur quil vient de prendre sous son aile, est en fait un policier chargé de le surveiller.
Martin Scorsese a l'air de bien aimer Di Caprio. C'est le troisième film d'affilée ou celui tient l'affiche. Ce choix n'a pas toujours été regrettable, car quand il bien utilisé, comme dans Aviator ou Arrêtes-moi si tu peux de Spielberg, le jeune acteur sait être prodigieux. Par contre dans d'autres films, il manque un peu de corpulence comme dans Gangs of New York ou il est constamment éclipsé par Daniel Day-Lewis et ici même ou il est un peu trop en retenue. Enfin il a comme excuse que c'est les rôles qui semblent vouloir ça, on pourra dire quau final, il sen sort pas trop mal.
Pour revenir aux infiltrés, c'est certainement un des meilleurs films de Scorsese. Ce dernier est pile dans son registre de prédilection avec la brillante exploitation du milieu de la pègre qu'on lui connaît si bien. Avec ce remake d'un film hong-kongais, il a su un peu dépoussiéré son style d'autrefois pour lui redonner un nouveau souffle plus qu'appréciable avec notamment des dialogues percutants qui partent aussi vite que les balles et une bande originale excellente..
Mais le point fort reste le scénario, basé à la fois sur les difficultés de l'infiltration et le piégeage des taupes qui introduit un suspense hors du commun. Dans chaque scène, à chaque coup de fil, à chaque mots de travers on a l'impression que les deux hommes vont être démasqués. Le réalisateur évite les lieux communs en préférant privilégier le côté humain des personnages à une ribambelle d'effets superflus qu'on a trop l'habitude de voir. Il faut dire qu'il a un panel d'acteurs fait pour avec notamment le toujours impressionnant Jack Nicholson en parrain un peu déjanté, le surprenant Matt Damon dans un rôle moins lisse qu'à son habitude et beaucoup de second rôles solides avec la palme pour les prestations de Mark Wahlberg et de Vera Farmiga, le seul rôle féminin qui tient la dragée haute à toutes ses stars.
Au final, certainement pas le meilleur film de Scorsese, tellement le passif du réalisateur est prestigieux mais Les infilitrés se place indéniablement dans ses meilleurs oeuvres. Réunir une telle palette d'acteurs pour un rendu aussi savoureux est une véritable prouesse. Les films aussi intelligents et ambitieux, on en redemande.