Paprika *
de Satoshi Kon
Un scientifique obèse et un peu attardé assisté de sa jolie collègue schizophrène invente une machine qui permet non seulement d'enregistrer les rêves mais aussi de pénétrer dans ceux des autres, notamment sous la forme d'avatar. Lorsque l'un des prototype est dérobé, on craint le pire. C'est alors que s'engage une course poursuite onirique entre les scientifiques et le mystérieux voleur.
Je n'ai décidément pas de chance avec les films asiatiques en ce moment. Après la déception qu'était pour moi, The Host, le film coréen de monstre un peu barré, voila que ça recommence avec ce manga japonais pas assez épicé. Pourtant, j'attendais beaucoup de ce film de Satoshi Kon, le réalisateur de Perfect Blue. J'avais vu ce dernier, il y a plusieurs années et j'avais été surpris par la virtuosité de l'ensemble qui n'avait pratiquement rien a envier au Mulholland Drive de David Lynch avec lequel il avait plusieurs similarités.
Cette fois-ci, on nous refait le coup de l'univers tordu. Mais contrairement à Perfect Blue ou l'ensemble était parfaitement maîtrisé mais le sens propice à interprétation, ici c'est tout le contraire, il n'y a aucune interprétation possible, tout est clairement expliqué dans le film mais au contraire l'ensemble est quand même au final un joyeux carphanäum. Les scènes entre les différents protagonistes s'enchaînent un peu n'importe comment. C'est relativement divertissant, surtout au début, mais à force d'user des mêmes artifices, on finit par se lasser de cet exercice qui en visant le métaphysique habituel finit par toucher le vide.
Dommage car graphiquement c'est plutôt sympa, les personnages sont classiques mais assez réussis et surtout l'idée de base était très bonne. Mais l'habitude très japonaise de vouloir noyer le poisson de trente façons différentes avant de dévoiler le mystère montre ici ses limites. Accoutumé à ce genre de chose, j'ai vite débusqué le pourquoi du comment. Cela n'empêchera pas certaines personnes de crier au génie mais je pense vraiment que complexité ne rime pas toujours avec qualité.
Au final, c'est quand même un film qui dégage une certaine empathie mais qui est plombé par sa prétendue originalité. Il manque vraiment une cohésion narrative dans l'histoire qui a tendance à se perdre et surtout à se répéter encore et encore sans véritable surprise. Je déplore donc qu'un tel concentré de talent n'est pas été mieux utilisé.