Taxidermie

Publié le par Ender

de György Pálfi

Un officier voyeur et obsédé cherche à combler sa solitude et ses frustrations par l'exercice intensif de la masturbation. Un obèse fleur bleu passe sa vie à être le plus grand champion d'ingurgitation du monde communiste. Un maigrelet timide et rachitique a pour seule compagnie les animaux qu'il empaille à longueur de vie. Voici l'histoire de la dynastie Morosgoványi, trois générations d'hongrois atypiques qui, sur une période de cinquante ans, auront pour but le sexe, la gloire ou l'immortalité.

Attention ! Ce film n'est pas destiné à tous. Vous verrez tout de l'homme : l'intérieur, l'extérieur, tous ce qui peut entrer, sortir ou même ressortir. Bref, pendant plus d'une heure et demi, attendez vous à voir tout et n'importe quoi sans aucune forme de pudeur. Il faut dire que ce réalisateur hongrois n'a pas vraiment fait dans la dentelle avec ce film en trois parties qui ne laissera pas indifférent.

Alors que la bande annonce pouvait faire penser à Kusturica, notre hongrois exploite le genre à l'extrême. Souvent drôle et filmé avec virtuosité, le film ne finit pas de nous étonner par les moyens qu'il utilise. Les trois histoires sont assez singulières et différentes. La première étant particulièrement touchante et drôle, la seconde un peu plus dense et passionnante et la dernière plus sophistiquée et aux limites du glauque avec une progression dans le manque de pudeur qui va du supportable à l'insoutenable.

Cela n'enlève rien aux qualités du film, qui est véritablement une oeuvre décalée, ne se demarquant pas que par son originalité "scatologique". Chaque partie propose un thème commun : la réalisation d'un objectif par tout les moyens Chacune est suffisamment intéressante individuellement tout en faisant partie d'un tout satisfaisant. Les délires malsains du réalisateur s'intègrent plutôt bien dans l'ensemble et jusqu'au dernier quart d'heure un peu trop trash, on est plus intrigué que gêné.

Au final, je pense que c'est plus qu'un "film à voir" comme le disent certains mais vraiment une oeuvre cinématographique d'un niveau plus que correct et qui permet de découvrir un très bon réalisateur qui sait mettre en images les situations les plus diverses avec les manières les plus variées dans un cadre, la Hongrie communiste, que l'on n'a pas souvent l'habitude de voir. D'ailleurs derrière le côté ragoûtant du film, il y a vraiment un message sur le culte du perfectionnisme communiste..