Eragon *, ou comment deguiser Star Wars en Seigneur des Anneaux.
un film de Stefen Fangmeir
Depuis les formidables Harry Potter, j'éprouve une certaine curiosité pour ce genre d'adaptation. L'univers des livres pour enfants fourmille de bonnes idées qui ne demande qu'à être mis en pratique. C'est non seulement ce côté qui m'a attiré chez Eragon mais aussi la recherche d'une potentielle parenté avec la très bonne saga de Pern d'Anne McCaffrey, référence de l'heroic fantasy en matière de dragon. Mais voila, à part quelques similitudes, je n'ai rien vu la dedans de ce qui faisait la qualité de Pern mais plutôt une version heroic fantasy un peu cheap de Star Wars.
Dès l'introduction qui rappelle un peu SDA en remémorant les grands évènements passés, je commence à me poser des questions. Autrefois le monde était défendu par une noble caste de Jedis (ici ils appellent ça des dragonniers) qui pratique la force (ici de la magie) et sont adeptes de combats aériens (les dragons remplacement les vaisseaux). Mais ceux-ci se sont fait exterminer jusqu'au dernier par l'un d'entre eux qui avait le côté obscur en lui (Malkovitch qui s'y colle et il porte le nom ridicule de Galbatorix).
Après ce passage et une sensation persistante de sous-Seigneur des Anneaux, on se retrouve propulsé au côté des deux personnages principaux. D'abord la princesse Leia (ici Arya), qui va se faire capturer pas les gardes de l'empereur (le roi) mais auparavant elle va pouvoir envoyer deux androïdes (un oeuf de dragon) vers celui qui semble être l'élu et va sûrement sauver le monde (enfin la voix off nous le dis de toute façon). Celui-ci qui se nomme Luke (Eragon) est un petit blondinet avec une tête un peu énervante et qui est orphelin. Luke malgré ses origines qui semblent modeste (son oncle est paysan) est très adroit et s'amuse à chasser des monstres dans le désert (ici il chasse avec son arc dans la forêt).
Cette succession de scènes n'est que le début de ce qui semble être une véritable photocopie de Star Wars. Les deux quêtes initiatiques sont quasiment identique, que cela passe par l'apprentissage avec un maître ancien dragonnier (Jeremy Irons copie conforme d'Obi-Wan Kenobi) qui vit caché, par la mort de son oncle qui va le décider à partir, par sa rencontre avec les rebelles ou bien par l'attaque de la forteresse finale. Tout cela avec une somme de similitudes ahurissantes. Et le problème c'est que tout cela n'est pas toujours bien fait.
D'abord visuellement, non seulement le film ne soutient pas la comparaison avec SDA, mais il est tout simplement écrasé. On croirait regarder un téléfilm, surtout que l'acteur principal manque autant charisme que de talent. L'autre problème vient de l'adaptation. Je n'ai pas lu le livre, mais certaines répliques qui devaient bien ressortir en lisant le roman sont ici complètement ridicules et je n'ai pas pu me retenir de rire plusieurs fois.
C'est dommage, car il avait de bonnes choses comme le reste de la distribution assez prestigieuse, même si elle est un peu sous-utilisé et un dragon qui a le mérite de s'intégrer bien graphiquement. La bataille finale est même, à son échelle, très réussie. On sent donc au final une volonté de bien faire qui donne un résultat qui plaira sûrement aux jeunes enfants et surtout, sera à l'honneur, dans quelques années, des après-midi de M6 ou TF1, pendant les vacances de Noël. J'espère donc vraiment que le livre est mieux que ça et que le second volet ne s'appellera pas l'Empire Contre-Attaque.
Galbatorix, un nom qui ne s'invente pas (à croire que si)