Le Dernier Roi D'Ecosse **, rencontre avec un dictateur
de Kevin Maconald
Nicholas, médecin et fils de médecin, décide de partir exercer en Ouganda en étant plus intéressé par l'aventure que par la bonne cause. Très vite, le hasard va le faire rencontrer Ida Amin Dada, nouveau président récemment élu et futur grand dictateur. Ce dernier, se prenant d'affection pour lui, décide d'en faire son médecin personnel. Enfermé dans une bulle, le jeune docteur va petit à petit prendre conscience de la réalité de la situation et de la véritable personnalité de son nouvel ami.
Dans le Dernier Roi d'Ecosse, le réalisateur Kevin MacDonald prend le parti de ne pas raconter la vie de Ida Amin Dada, responsable de centaines de milliers de morts, mais celle de Nicholas, médecin fictionnel qui permet de nous faire pénétrer l'intimité du dictateur. Ce subterfuge a l'avantage donner à l'histoire, une vision plus européenne en permettant au spectateur de s'identifier à un héros accessible.
Pour cela, il suffit de se satisfaire que l'histoire n'est finalement placée qu'en toile de fond. Donc, contrairement à ce que l'on pourrais croire, on ne verra aucun massacre dans ce film. Le scénario est basé sur la relation entre les deux hommes et la façon dont elle change d'évènements en évènements. C'est cette évolution qui fait tout le charme du film sachant, que comme le personnage principal, on ne voit pas forcément au premier abord, la véritable personnalité du dictateur et qu'on la découvre effroyablement petit à petit.
Surtout que celui-ci est interprété par le toujours très efficace, Forest Whitaker. Celui-ci passe d'une attitude à une autre avec une facilité étonnante. Sa prestation est le grand point fort du film. Elle étouffe d'ailleurs un peu celle de James McAvoy, qui manque peut-être un peu de charisme malgré le fait qu'on s'y attache par la force des choses.
La force du film est d'être ainsi bien fait et bien interprété. Il manque peut être quelque chose pour en faire un très grand film, mais j'y ai passé un très bon moment et cela permet surtout de faire réfléchir sur la véritable personnalité du mal et sur notre faculté souvent tronqué à le percevoir. Et dans cette optique, le film est tout à fait réussi.
