Control **,

Publié le par Ender

CRITIQUE

A la fin des années 70, une étoile filante illumina furtivement la scène rock anglaise avant de s'éteindre pour toujours. Elle avait pour nom Ian Curtis, chanteur du groupe Joy Division. Délaissant son épouse et négligeant ses problèmes de santé, il donnera tout pour son art, même sa vie.

Parce qu'il avait une voix unique et qu'il trouva une fin tragique (il fut retrouvé pendu à seulement 23 ans), Ian Curtis est devenu une icône du rock et le symbole de toute une génération. Il n'est donc pas étonnant qu'Anton Corbijn, réalisateur de clip pour des groupes prestigieux, est décidé d'y consacrer un biopic. Personnellement, je ne connaissais rien de cette histoire antérieure à celle de ma génération, c'est donc avec un regard neuf que je me suis rendu dans la salle pour visionner ce qu'on prétend être un morceau d'anthologie.

Ce qui surprend au premier abord dans Control, c'est la qualité de la mise en scène. Esthète de l'image, Anton Corbijn a fait l'excellent choix d'opter pour un magnifique noir et blanc qui s'adapte non seulement au sujet mais magnifie son personnage principal. Soignant ses cadrages, il a un sens de l'image assez unique qui cadre parfaitement avec l'idée qu'on peut se faire de l'époque. Du début à la fin, il soigne donc cet aspect particulier avec une rigueur enchanteresse qui est un régal pour les yeux. Surtout que cela s'applique à l'ensemble, avec un souci de reconstitution assez poussé que ce soit dans les costumes ou dans les décors. Mais le plus effarant reste ce qu'il a réussi à faire avec ses acteurs principaux. Alors que le jeune Sam Riley semble complètement habité par son personnage, il existe une véritable complémentarité entre les deux personnages féminins (la femme et la maîtresse) qui apporte au film un élan de spontanéité.

Au niveau de l'intrigue, le biopic est évidemment un genre délicat puisqu'on ne peut se permettre certaines libertés. Parcequ'adapté du livre écrit par la femme de Ian Curtis, le film s'arrête énormément sur les aventures sentimentales du chanteur, qui ont tendance à outrepasser la dimension musicale. C'est un parti pris osé puisque l’œuvre porte alors plus sur l'homme que sur son oeuvre. Surtout que celui-ci n'est pas forcément très attachant pour les néophytes et que sa vie n'a pas toujours été très flamboyante. Ainsi, excepté le faîte de s'être marié trop jeune et d'avoir mis fin à ses jours, le reste de sa vie n'est pas forcément très attrayant. Il faudra donc attendre la dernière demi-heure, pour enfin entrer dans le vif du sujet et entrer dans le véritable mal de vivre du héros qui fait la force de son histoire. En attendant, il faudra se contenter d'admirer les magnifiques images relayées par une bande originale forcément bien fournie avec quelques-uns uns des meilleurs titres du groupe.

Control est donc une oeuvre à deux facettes. Mise en scène d'une main de maître d'un côté, et ayant du mal à décoller de l'autre, il est appréciable par le remarquable travail esthétique et l'implication morale du réalisateur, qui a su mettre les moyens de ses ambitions. Relayé par des acteurs engagés, Anton Corbijn a su reproduire un moment d'histoire en y mettant son cœur, même si il n'a pu réinventer le genre en devant se contenter d'un matériel de base qui fonctionne beaucoup sur la symbolique de son personnage.

Vu au cinéma Eldorado, Dijon (21)



Publié dans Vu au Ciné

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