Calvaire*, mon film d'horreur s'appelle Maurice
Mark Stevens, un artiste chanteur itinérant, tombe en panne en forêt. Il trouve refuge dans l'auberge de M. Bartel, un homme sympathique mais un rien dépressif. Mais bientôt, la relation entre les deux hommes va se détériorer quand l'hôte de Mark va commencer à le prendre pour sa femme.
Il y a deux façons d'aborder ce film. La première comme un joyeux délire personnel car on a beau dire mais le cinéma belge sait être original. La qualité n'est pas toujours au rendez-vous, mais on sent chez eux un sens de l'initiative qui semble souvent manquer chez nos producteurs. Ici le réalisateur a voulu se lâcher dans un film d'horreur aussi atypique que personnel. Celui-ci nous livre son univers rempli de clins dil et part souvent en roue libre pour pouvoir avancer avec peu de moyens avec lespoir de défoncer les codes préétablis. Certains apprécieront cette espèce de pureté originelle qu'ont certains petits films qui se placent en marge de la production actuelle.
Après, il y a une vision plus terre à terre. Si on assiste à une variante un peu barrée du slasher traditionnel, le film n'en a pas forcément les qualités premières. Si le couple Berroyer-Laurent Lucas arrive à installer une ambiance plutôt alléchante au début du film, la suite nous laisse vite sur notre faim. Quand on voudrait du « Massacre à la tronçonneuse », on a droit a du «ma femme s'appelle Maurice ». C'est un peu dur mais Berroyer, prenant Lucas pour sa femme, n'a pas pu m'empêcher de me rappeler le pauvre Laspales travesti se faisant passer pour l'épouse de Chevallier. Surtout, que dès que les choses dîtes « sérieuse » commence, il manque autant d'action que de cohésion et on a une désagréable impression de téléfilm. Pour tenter de relancer l'intérêt, le scénario essaie à mi-chemin d'introduire une bande de villageois sadiques et finis au pipi. Mais rien n'y fera, l'ennui nous gagne bien vite et on s'en vient presque à se demander ce que l'excellent Laurent Lucas vient faire dans cette galère.
Au final, Calvaire est surtout une curiosité. Mais l'originalité ne compense ni le manque de talent, ni le manque de moyens. Surtout que techniquement cest très juste. Les plans, sensés suggérés, sont parfois hasardeux et ne permettent pas toujours une retranscription exacte de l'action. De plus, le son du DVD est plutôt pourri. Les seules choses qu'ils restent, c'est une sympathique première demi-heure et un excellent court métrage en bonus : Quand on est amoureux, cest merveilleux.