Saw 2 **
CRITIQUE (DVD)
Huit personnes se réveillent dans une maison et on leur annonce qu'ils n'ont plus que deux heures à vivre. La seule façon de s'en sortir c'est de suivre les instructions fantaisistes et sadiques de Jigsaw, le mystérieux homme au puzzle. Et il se trouve qu'une de ses nouvelles victimes est le film d'Eric Mason, inspecteur sans scrupules, qui enquête actuellement sur un meurtre dans l'auteur serait justement le ravisseur.
Saw, c'est un peu comme le Beaujolais. Chaque année et à la même période, on a droit à un nouveau cru. Evidemment ce n'est jamais ce qui se fait de mieux, mais chaque fois cela semble être un évènement essentiellement commercial. Ainsi dans le cas des films, on a toujours droit à une série de photos et d'extraits polémiques qui ne sont la que pour un buzz souvent favorable. Mais tout cela ne repose pas sur rien, puisque le premier épisode était quand même remarquable. Reposant sur une idée aussi efficace que tordue vaguement inspirée par Seven, il était une unième preuve du renouveau du film d'horreur qui sort du carcan du second degré pour s'enfoncer dans un réalisme terrifiant. C'est donc après cet essai concluant, que je me suis laissé tenter par cette première suite dont on dit pourtant le plus grand mal. La faute incomberai à Darren Lynne Bouseman qui a remplacé le réalisateur original, James Wan.
Je pense qu'on a eu un peu tort de taper abusivement sur ce deuxième opus. Certes, on n'est pas au niveau du précédent, mais celui-ci réussit à trouver sa propre voie. Moins gore et moins tordue que le premier, Saw II ne fait donc pas que capitaliser sur les acquis. Certes le principe de l'enfermement est repris, mais le fait de remplacer de faire passer le nombre de victimes de deux au nombre de huit a pour conséquence de multiplier les possibilités, même si cela enlève à l'intimité terrifiante qui faisait le charme de l'original. On entre plutôt donc dans un schéma de "qui est le prochain à mourir" qui oriente l'intrigue plus vers le slasher. Cela donne un côté original au scénario qui rappelle beaucoup celui du formidable Cube, en moins métaphysique. Car ici, il faut avouer que la psychologie des victimes un peu stéréotypées est moins creusé. Et même si c'est un peu dommage, cela permet de donner du rythme aux phases denfermement qui contraste avec les scènes "hors-prison" plus psychologique.
Car si elles étaient un peu faibles dans le premier, la présence de Donnie Wahlberg en policier colérique apporte un regain d'intérêt à ces parties. Surtout que celui-ci possède une certaine complémentarité avec le tueur qui lui fait peur pendant presque tout le film. Alors qu'on le voyait à peine dans le précédent, ce dernier est maintenant clairement caractérisé et contribue à un nouvel apport d'informations permettant de créer une mythologie dont manquait cruellement la franchise. C'est ainsi que Tobin Bell, remarquable en psychopathe, risque de devenir dans quelques années l'équivalent d'un Robert Englund. Enfin, il faudra évidemment que la franchise prenne de l'âge pour être élevé au rang duvre culte. Mais je me dis que c'est qu'une question de temps, tant le final de cet opus est remarquable et surprend encore plus que son prédécesseur. Car au final, bien plus que des meurtres tortueux, c'est bien leur très ingénieux dénouement que la série signe sa grand marque de fabrique.
Bien que légèrement inférieur à son prédécesseur, ce deuxième opus, mélange discount de Cube et Seven, n'a pas vraiment à rougir. Bien que passant sur la psychologie de certains de personnages, le scénario permet de donner de la substance à la franchise et d'envisager la suite avec optimisme. Et même si on reste dans les limites du genre, on passe un bon moment devant un film tout à fait adapté à un visionnage DVD un soir de glandouille.