Apocalypto *** le grand retour de Mel pour le plus grand malheur des moralisateurs en tout genre

Publié le par Ender

Chez les Mayas, une tribu vit paisiblement jusqu'au jour ou une horde de bandits met leur village à feu et à sang. Capturés, Il va s'en suivre une longue épopée qui va conduire à leur probable sacrifice. C'est sans compter la volonté de Patte de Jaguar, un chasseur doté d'une volonté de fer.

Il était très dur d'évaluer ce film tant les gens jubilent à taper dessus. La seule raison, c'est que c'est Mel Gibson le "grand méchant antisémite" qui en est à l'origine. Il est même intéressant de voir qu'au delà de la masse des gens qui critiquent le film sans l'avoir vu, il y a celle de ceux qui vont le voir que pour pouvoir le critiquer sans une once d'objectivité. Tout cela à cause de la passion du Christ, son précédent film plus que polémique ou Mel Gibson aurait donné une vision un peu trop personnel des derniers instants de Jésus. Une controverse un peu injuste mais qui a fait le chou gras de gauchistes en tout genres qui voyaient encore la une manière de critiquer la "fanatique Amérique religieuse". Pour ma part, j'ai trouvé que la Passion du Christ n'était pas un si mauvais film et que si il n'était pas exempt de défauts, il trouvait une certaine force dans sa singularité et sa métaphore de la souffrance du Christ.

Pour revenir à Apocalypto, je suis allé faire un tour sur les forums après avoir vu le film et il est flagrant de voir la haine envers Mel Gibson mais aussi le procès d'intention qui est fait à un film qui, de mon point de vue, est bien au dessus de la Passion du Christ. Car beaucoup ont fait le parallèle, en disant que Mel Gibson cherche à raconter sa vision de l'histoire en essayant même de trouver des arguments contradictoires voire falacieux sur les réalités historiques. Mais voilà, contrairement à la passion, ici, le réalisateur nous raconte une histoire et non l'Histoire. Le film est d'ailleurs très peu engagé, ce que certains n'arriveront pourtant pas à croire tellement ils veulent diaboliser cette oeuvre.

Ainsi Apocalypto est un excellent film. Il m'a beaucoup rappelé Atanarjuat, le premier film inuit qui était sorti il y a quelques années et qui montrait à travers une histoire universelle, la façon de vivre de ce peuple si singulier. Le fait que le film soit filmé dans la langue des mayas accentue cette parenté et donne un charme supplémentaire à l'ensemble qui est ponctué de somptueux décors et de costumes magnifiques qui surclassent à peu prêt tout ce qui à été fait dans ce genre. Mais tout cela ne serait rien sans le talent de mise en scène de Mel Gibson qui filme aussi bien l'action que la douleur avec une grande virtuosité que même ses grands détracteurs ne peuvent que reconnaître.

Car son grand talent c'est d'avoir réussi à faire aussi bien un grand film d'action ou s'enchaînent d'incroyables scènes de poursuite qu'un grand film humain ou notre condition est traité sur son plus large panel : des sentiments les plus beaux aux attitudes les plus abjectes. Evidemment certains leur reprocheront son manichéisme, mais c’est souvent le propre de toute légende ou les bons se battent les méchants, même si ici on peut quand même détecter quelques traces d'humanité chez l'ennemi. L'autre reproche systématique se fait à l'égard de la violence et je dirai qu'ici le sang se justifiait sûrement bien plus que dans la Passion du Christ. Mais on se dira que ce sont les mêmes,  qui détestent cette hémoglogine, qui vénèrent aussi Tarantino, car dans ce cas la, les gerbes de sang gratuites sont une preuve d’une grande fibre artistique.

Au final, un très bon film qui contient tous les ingrédients qui mettent le spectateur en haleine, tout en lui mettant plein les yeux. Ce ne sera sûrement pas le film de l'année mais Mel Gibon a complètement réussi son objectif avec cette histoire qui brille par sa complexité malgré son apparente simplicité, et qui est surtout elle un formidable portrait de l'humanité et de la décadence d’un peuple qui était au sommet. On saluera on passant la formidable prestation des acteurs.



Publié dans Mon Cinéma

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C
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L
Tout...simplement un film magnifique qui engendre relativisation et meditation...Bravo encore Mel Gibson
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T
Tu dis du mal des bons films et du bien des mauvais ? Bravo ...
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R
On ne peut pas dire que ce film est mauvais comme on a voulu m’en persuader. Il est violent, certes, mais l’époque à laquelle se passe l’histoire, vers 1517, ne l’était-elle pas ? Etre capturé par une bande guerrier qui violent vos femmes, tuent vos parents, n’est-ce pas là de la violence. Finir sur un pilier pour être sacrifier à des dieux hypothétiques, n’est-ce pas là de la violence ? Bien sur, c’est de la violence, mais comment Mel Gibson aurait-il pu raconter la volonté de survie d’un chasseur de la forêt mexicaine pris dans un contexte de folie meurtrière ? Tout le monde sait bien que des razzias de ce type ont de tout temps existé. Il se trouve que Mel Gibson nous donne l’occasion de vivre une situation, intéressante pour l’individu, mais qui continue d’exister. On enlève, on torture, on viole, on tue, etc…, mais cela les critiques l’oublient. <br /> <br /> Ce film est vraiment à voir, à montrer et à expliquer aux jeunes générations. C’est avec la connaissance de ce qu’est capable de faire l’homme que l’on peut constater et limiter ces tragédies. Il ne faut pas taper sur Mel Gibson qui par sa réalisation a tenter de montrer le côté le moins séduisant d’une autre civilisation. Un ancien texte d’Alexandre Dumas, Un Pays Inconnu, est reparu récemment chez Pollagoras. Cet écrit raconte la découverte par deux aventuriers d’une civilisation descendante des mayas venus se cachés dans la forêt brésilienne. L’auteur ne cite ni ne mentionne aucun fait de violence ou de barbarie durant tout le récit. Au contraire, on découvre un peuple totalement pacifique, dotée d’une armée qui ne sert qu’à la défense du territoire contre les Indiens forestiers. C’est la vision qu’en avaient les hommes du 19ème siècle. Aussi ne faut-il pas en vouloir à Mel Gibson parcequ’il a voulu montrer son ressentiment par rapport à une situation violente qui est l’enlèvement et que faire dans cette situation. On peut également se souvenir de La Rançon qui traite de ce sujet. Je pense que s’il a situé son histoire chez les Mayas, c’est simplement pour leur rendre hommage. <br /> <br /> Il me semble en conclusion que ce ne soit pas Mel Gibson ou son film qui soit violents, mais bien les millions de barbares de toutes origines qui ont perpétués ces violences. Un grand bravo à Mel Gibson pour son audace.
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