Les Amitiés maléfiques

Publié le par Ender

de Emmanuel Bourdieu

Avec son allure de petit génie, André a l'air de posséder une culture littéraire qui n'a d'égal que son narcissisme. Etudiant à la Sorbonne, il va faire bifurquer, grâce à ses talents de beau parleur, la vie de deux de ses camarades de classe. Son influence aura beau être déterminante, l'imposture jamais ne dure.

Après Je vais bien, ne t'en fais pas, un autre réalisateur français nous refait le coup de la manipulation mensongère. Exit Mélanie Laurent et ses beaux yeux et voici Thibault Vinçon en génie décomplexé. Son personnage André, espèce de bobo dopé à la littérature est certainement un des rôles les plus énervant qu'il m'ait été donné de voir. Antipathique, sur de lui, donneur de leçon et avec une coupe de cheveux horrible, il semble pourtant dégager un charisme certain qui fait mouche autour de lui. Une influence qu'on a d’abord du mal à comprendre mais qui petit à petit à travers l'humanisation du personnage, donnera un regain d'intérêt qui va donner une autre dimension au film.

C'est donc à travers cette humanisation traduit par une déchéance de son personnage principal qui contraste avec le destin de ses amis que le réalisateur délivre son message sur les faux semblant et sur ses conséquences. Malheureusement, tout ne prend pas, la première partie est un peu poussive et ont parfois du mal à entrer dans le film à cause du discours stéréotypé d'André tant par le fait qu’il semble être une caricature d'étudiant bourgeois que par l'influence qu'il a sur ses amis que l'on ne traduit que par la bêtise de ces derniers. Surtout que les autres personnages sont très en deçà du personnage d'André et à aucun moment, on nous apportera un véritable contre poids. On notera même que les personnages féminins sont surtout démonstratifs.

De plus, la chronologie n'est pas toujours bien gérée. Le réalisateur passe en vitesse sur certaines choses qui évoluent trop rapidement et s’attarde quelques fois sur d’autres faite qui ont un caractère trop illustratif . C’est un peu dommage car l’interprétation est très correcte et la réalisation assez honnête.

On retiendra tout de même un film avec une histoire bien ficelée qui donne une vraie leçon de vie et que même si celui-ci pêche un peu au niveau de certains détails, on est agréablement satisfait par le résultat. Coup de chapeau à Thibault Vinçon qui offre une belle prestation avec un personnage qu’on aime détester.

Dominique Blanc et Malik Zidi. Les Films du LosangeMalik Zidi et Thibault Vinçon. Les Films du LosangeNatacha Régnier.

Thibault Vinçon et Alexandre Steiger. Les Films du Losange

André, tête à claques par excellence



Publié dans Mon Cinéma

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