This is England **

Publié le par Ender

CRITIQUE

Dans les années Thatcher, l’Angleterre est touché par la crise et le jeune Shaun, dont le père a été tué à la guerre, n'a pas vraiment la côte à l'école. Mais sa vie va changer lorsqu'il va faire la rencontre d'une bande de paumés qui ne va pas tarder à l'intégrer dans leur clan. Tout ce passe bien jusqu'à l'arrivée de Combo, un skinhead pur et dur, qui n'a pas d'autres langages que la violence et la haine.

Le social semble être devenu depuis longtemps un genre incontournable en Angleterre. Ces dernières années, le pays de Ken Loach et de Full Monty nous a offert une large palette d’œuvres singulières allant de la comédie au drame et ayant pour unique but d'illustrer la dure vie des classes populaires.

Pour This is England, le réalisateur, Shane Meadows, s'est inspiré de sa propre enfance. Tout comme son héros, il a eu une enfance difficile et est devenu skinhead à seulement 13 ans. Ce côté autobiographique est visible à l'écran et donne de la véracité à l'ensemble. Car loin d'utiliser des artifices, le metteur en scène se contente souvent de film ses personnages en roue libre afin que le spectateur porte ces propres conclusions. Cela tourne parfois un peu au faux documentaire, mais c'est une façon tout à fait admirable de renforcer le propos sans en rajouter comme ça avait été le cas par exemple dans un film comme American History X, qui s'appuyait beaucoup sur une série de scènes chocs.

This is England s'articule en deux parties bien distinctes. La première, très bohème, montre le jeune héros qui prends conscience des plaisirs de l'existence, tout en montrant le désœuvrement d'une jeunesse qui n'a rien d'autre à faire que de ne rien faire. Alors que le seconde, plus grave, relègue le garçon au rang de spectateur pour mettre en avant le personnage de Combo, le skinhead raciste. Ici le but est de montrer le devenir de la génération précédente quand elle commence à être corrompu par des idées malsaines. Le tout étant une métaphore très juste du passage de l'enfance à l'age adulte avec la perte, mais aussi une critique acerbe d’un mode de pensée caricaturale qui joue sur la peur de l’étranger.

Evidemment, tout cela est à double tranchant. Car ce que l’on gagne en crédibilité, on le perd en rythme. Ainsi, si tous les acteurs non-professionnels s'en sortent plutôt bien (surtout le jeune acteur resplendissant), le tout manque un peu de rigueur dans la narration. Ainsi, on est surtout dans le témoignage et quelque fois on peut regretter que le tout ne soit pas plus scénarisé. Car ici, jusqu’à un final terrible et prévisible, tout est suggéré, et il faut faire un effort pour vraiment entrer dans un film, ou l’explicatif est sans cesse éclipsé par le démonstratif.

This is England est donc une oeuvre témoignage. Dans la plus pure tradition sociale anglaise, le film ne se démarque pas forcément du genre, mais possède un charme particulier qui fait que l'on adhère tout de même. On retiendra surtout la prestation du jeune Thomas Turgoose, espèce de Rooney miniature, qui transcende le film.

Vu au cinéma Eldorado, Dijon (21)



Publié dans Vu au Ciné

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C
Très bonne histoire. La principale chose que les acteurs ont tous bien joué
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T
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