Pixar et moi
ANALYSE PERSONNELLE
Allez, je me lâche. A l'occasion de la sortie de Ratatouille, voici une très bonne occasion de faire partager mon expérience des films Pixar. C'est d'ailleurs un espèce de cycle qui se forme, puisque je rappelle que Cars a été le premier film, dont j'ai fait la critique sur ce blog. Donc après Tarantino et moi, voici Pixar et Moi, soit une présentation assez personnelle des oeuvres des plus grands studios danimation du monde.
Toy Story
D'après mes calculs, je devais avoir 14 ans quand le film est sorti. J'ai toujours beaucoup aimé le cinéma, mais je n'ai pas encore un grand passionné. Je m'en souviens surtout car c'est un des premiers films que j'ai eu l'occasion de voir dans un multiplexe, à l'occasion d'un séjour chez ma tante du côté de Toulouse. On critique beaucoup les multiplexes, mais pour le non-initié que j'étais, cela m'avais quand même fait une forte impression à l'époque. Enfin, je me rappelle avoir beaucoup ri. Je ne m'en rendais pas encore vraiment compte mais j'assistais avec ce film à une première révolution en matière de cinéma. Pourtant, comme jétais issu de la génération élevée à la Petite Sirène et au Roi Lion, j'étais encore profondément un adepte de l'animation traditionnelle. C'est peut-être aussi pour cela que ce nouveau style ne m'avait pas vraiment convaincu dès la première vision.
Ce n'est que plus tard, lors de l'achat du DVD, que je me suis rendu compte de la richesse de ce film. Steve Lasseter exploite avec talent l'idée de l'inconscient des jouets et transmet un message fort sur toutes les choses qu'on abandonne à chacune des évolutions de notre vie. De plus, le film est truffé de références que je n'avais pas vues à l'époque.
Toy Story 2
Je nallais plus trop voir les dessins animés. Je n'étais même pas allé voir 1001 Pattes sorti un an auparavant. Pourtant, c'est à cette époque, que j'ai commencé à m'intéresser au cinéma. J'ai même commencé à acheter le magasine Première. Ce dernier avait mis 4 étoiles au film et l'avait classé "film du mois". J'ai donc décidé de tenter l'aventure. Et ce fut une claque. Toy Story 2 est pour moi un des films les plus aboutis des studios. Supérieur au premier, il exploite les mêmes idées en les transcendant. D'ailleurs par la même occasion, il fait la moue aux collectionneurs qui enferme leur jouet dans leur carton. Mais le point fort du film cest lexplosion du nombre de références. Mon plus grand souvenir c'est quand à la fin, Zorg avoue au faux-Buzz l'Eclair, qu'il est son père avant de tomber dans le vide. Une référence un peu facile mais qui m'enchante toujours.
1001 Pattes
C'est donc le seul Pixar que je n'ai pas vu sur grand écran et aussi le seul que je n'ai pas (encore) en DVD. C'est donc celui que j'aime le moins. Je ne l'ai vu qu'une fois, juste après son concurrent, Fourmiz. Je me rappelle surtout de l'histoire : des insectes artistes de cirque qui se font passer pour des mercenaires, et font ainsi croire à une tribu de fourmi, quil vont les sauver du raft régulier d'une bande de sauterelles. Je me rappelle qu'il y avait quelques bonnes idées, mais il me semble que c'est quand même le plus pauvre des dessins animés Pixar.
Monstres & Cie
Avec ce nouveau film, Pixar continue dexploiter l'imaginaire des enfants. En détournant habilement le mythe du croquemitaine, les scénaristes ont su créer un simulacre d'entreprise plus vrai que nature. Cela montre encore une fois la volonté du studio de proposer une double lecture et de vraiment se hisser au niveau de l'adulte en jouant notamment sur les paradoxes : les monstres ont peur des enfants à qui ils sont censés faire peur. De plus, la petite fille est trop mignonne et les deux principaux protagonistes sont très attachants. Pour moi, Monstres & Cie reste le film le plus émouvant du studio. Avec un côté presque intimiste, l'histoire est en fait une grande histoire d'amour entre un monstre et un bébé.
Le Monde de Nemo
Le Monde de Nemo est le film d'animation qui a connu le plus de succès dans l'histoire du cinéma. Véritable phénomène médiatique, il a été vendu comme une véritable révolution. Car il est vrai que le travail fait au niveau de l'eau est tout simplement extraordinaire. On sait que le travail sur les liquides son souvent le point noir des animateurs, mais ici on sent qu'enfin le sujet a été maîtrisé. Il y a même une scène avec des méduses assez remarquable, qui a pris des mois à se faire, pour un résultat assez époustouflant. Pourtant, j'ai longtemps eu du mal avec ce film. Car même si il est très joli, je le trouve surévalué en matière de scénario. L'idée d'introduire un protagoniste avec une mémoire immédiate, un peu comme dans Memento, pouvait s'avérer intéressante. Mais ce personnage, Dory, m'a vite tapé sur les nerfs et a gâché mon plaisir. De plus, le personnage principal, Marin, est un peu mou et est loin d'être attachant. Enfin, avec le recul, c'est tout de même un bon film et je comprends pourquoi les gens lont tant aimé : en plus dêtre peut-être le plus beau esthétiquement, il contient peut-être le message le plus profond. Dailleurs le thème de la séparation du parent et de lenfant renvoit inconsciemment à certains des plus grands classiques de lanimation, comme Bambi, Dumbo ou encore Pinocchio.
Les indestructibles
C'est peut-être pour moi le meilleur des films des studios Pixar. Du moins, celui qui est le plus susceptible de satisfaire un public adulte. Surtout que pour la première fois dans l'histoire des studios, les héros sont des hommes. Brad Bird, ancien scénariste des Simpson, s'est servi de son expérience en la matière pour créer un prototype de famille type, un peu à la manière de la série. Car chacun des membres a beau avoir de super pouvoir, il n'en reste pas moins très humain. Ainsi, chacun peut s'identifier sans mal aux protagonistes : le père a des problèmes de boulots, la mère a du mal à gérer sa famille, le garçon rêve de reconnaissance et la fille a des problèmes d'identité. Puis pour ne rien gâter, le film est truffé de références en matière de super-héros. Les scénaristes se sont même amusés à démonter quelques incohérences du genre, comme l'utilisation totalement inutile d'une cape. De plus, en France, en a eu droit à l'excellent doublage d'Amanda Lear, qui apporte un regain de personnalité au personnage d'Edna Mode.
Cars
Cars, c'est mon coup de cur. Le film a été moins encensé que les autres, mais pourtant je trouve que c'est peut être le plus personnel. Peut-être grâce à son background automobile plus que réussi, car John Lasseter n'a jamais été aussi fort que pour donner vie à des objets. Dans ce cas-là, il a du inventer toute une gestuelle pour donner vie aux véhicules. Cela est plutôt réussi puisque ses personnages sont plus vrais que nature et arrivent même à très attachants. Puis, toujours dans sa volonté de réhabiliter les choses oubliés, il a introduit un discours sur les vieilles villes bordant la nationale, qu'on a abandonné au profit des autoroutes. Le message de ce film, qui est de prendre son temps et de profiter de la vie, marche plutôt bien et prouve quon peut-être morale sans être niais. Enfin moi, j'ai une petite préférence pour toutes les parties sur les circuits. Il faut dire que la reproduction des courses est vraiment impressionnante. Du coup, jai donc mis Cars en tête de mon classement 2006. Javoue que cest plutôt un choix du cur, mais après tout nest ce pas le meilleur des critères.
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Mes DVD et une partie de ma collection