Motel ***, une nuit en enfer

Publié le par Ender

CRITIQUE

Suite à une panne de voiture, David et Amy, un couple en instance de divorce, sont contraint de passer la nuit dans un motel sordide au milieu de nul part. Très vite, ils se rendent compte qu'ils sont filmés et qu'ils vont être très prochainement les victimes d'un snuff movie.

Décidément, les réalisateurs de films d'horreur ont de plus en plus tendance à privilégié le huis-clos. Donc peu après le très encensé Abandonnée et le très sanglant A l'intérieur, voici que nous arrive Motel, réalisé par un metteur en scène d'origine hongroise. Ce dernier, Anton Nimrod, avait déjà réalisé un long métrage du nom de Kontroll, que je n'ai pas eu la chance de voir. Mais vu la qualité de cette nouvelle oeuvre, il n'y a aucune doute que nous sommes devant un homme de talent.

Pourtant, Motel commence de manière assez classique. Un couple se perd dans un trou perdu, avant de faire une rencontre qu'il n'aurait pas du faire. Mais voilà, ça fonctionne plutôt mieux que d'habitude. D'abord parce que les héros ne sont pas des jeunes adultes décérébrés. Il s'agit, ici, d'un couple d'adultes responsables, déjà peu épargnés par la vie, et surtout interprétés par deux visages connus : Luke Wilson et la ravissante Kate Beckinsale, qui a le bon goût de changer souvent de registre. Ces deux derniers, très bon, incarnent avec justesse des personnages dont la crédibilité sert à renforcer une impression de réalisme assez terrifiante. Surtout qu'ils sont mis en valeur par la mise en scène aiguisée du réalisateur, qui arrive toujours à trouver l’angle de vue idéal.

Enfin après un générique très sympa et une inévitable phase d'introduction servant à poser les bases, on entre dans le vif du sujet. Et c'est dès que les deux protagonistes prennent conscience du danger, que le film connaît une véritable montée en puissance. Pendant une vingtaine de minutes, on assiste à une série de scène assez éprouvante pour le spectateur. Ici, pas d'hémoglobine, mais juste une série de coups sur une porte pour nous faire frémir, et quelques vidéos d'ancienne victime en bruit de fond pour agrémenter l'ambiance sonore. Cela n'a l'air de pas grand chose, mais avec trois fois rien, le réalisateur a réussi à créer une ambiance assez oppressante, qui ne cesse de nous suggérer que danger peut venir de partout.

Passé ce moment de bravoure, les agresseurs deviennent plus présents et le film tend à se diriger vers un déroulement plus linéaire. On assiste, donc, pendant le reste du film à une partie de cache-cache assez classique, mais plutôt maîtrisé. Surtout, que le personnage de Luke Wilson semble être une victime dotée d'un cerveau, et que cela rend chaque rebondissement moins prévisible. Du coup, on se met à croire en leur chance et cela nous conduit vers un suspense insoutenable qui ne s’arrêtera que dans les derniers instants du film. Mais avant d'y arriver, le réalisateur aura usé de son talent pour nous effrayer, avec une virtuosité digne de certains grands maîtres du genre.

Au final, Motel est donc un film qui fait peur et ce n'est déjà pas mal. Surtout qu'habituellement, je suis assez hermétique à ce genre d'effet souvent trop subjectif. Mais ici, l'apport d'un univers ultra-réaliste et d'une maîtrise technique assez poussée permet au spectateur de vraiment s’identifier aux victimes, et ainsi d’avoir vraiment conscience de leurs angoisses. C'est donc une très bonne surprise, et je recommande chaudement ce film qui a toutes les chances d'être écrasé par une concurrence estivale bien trop lourde.

Vu au cinéma Cap Vert, Quetigny (21)

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Publié dans Vu au Ciné

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M
auront pour but le sexe, la gloire ou l'immortalité.
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E
et des robots amateurs de rubik's cube :)
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F
OUI......écrasé par un petit rat cuisinier ou un surfeur argenté...)
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