Harry Potter et l'ordre du phénix **

Publié le par Ender

CRITIQUE

Malgré le soutien de Dumbledore et de ses amis, Harry n'a pas réussi à convaincre la communauté des sorciers du retour de Voldemort. Pire, le ministère de la magie a nommé nouveau un professeur de défense contre les forces du mal, Dolorès Ombrage, afin de pouvoir mieux contrôler ce qu'il se passe à l'intérieur de Poudlar. Devant l'enseignement inutile de cette dernière, le jeune garçon décide d'instruire, personnellement, une poignée de ses jeunes camarades.

La sortie d'un Harry Potter est toujours un évènement. Outre l'intense battage médiatique, elle permet d'assister à la mise en image de la formidable saga de J.K. Rowling. Au fil des années, cette dernière a su prouver, grâce à son talent et à son inventivité, que les aventures du célèbres sorciers étaient bien plus qu'une simple série de livre pour enfants. Pour cela, elle a crée un univers très particulier, dont les codes universels permettent à chacun de nous de se reconnaître. Pour ce cinquième opus, on pouvait quand même s'interroger sur la qualité d'une adaptation. Le roman, en plus de ne pas être forcement le meilleur, repose beaucoup sur la psychologie des différents personnages. Et le passé nous à montrer que c'est souvent le côté action qui est privilégié dans les versions cinéma. De plus, succédant à une série de réalisateur plutôt chevronnée, cet épisode est seulement la seconde réalisation de David Yates, plus connu pour avoir travailler dans le monde de la télévision.

Dès que le film commence, on arrête un peu de s'inquiéter. La scène d'introduction est très réussie et la mise en place se fait de manière parfaite. Très vite, on n'a aucune difficulté à immerger, à nouveau, dans le monde magique du sorcier. Les décors sont toujours aussi magnifiques, et on voit qu'un travail a encore été fait sur l'illustration méthodique de tous ce qui est décrit dans le livre. C'est d'ailleurs particulièrement le cas pour deux nouveaux personnages aux allures prometteuses : Dolores Ombrage, un professeur maniaque et psychopathe et Luna Lovegood une camarade joliment à côté. Elles permettent de contribuer à une première demi-heure assez surprenante, ou le personnage d'Harry va encore connaître une étape dans l’évolution de sa maturité. E puis très vite, on déchante tant l'écart entre le texte original et la mise en image se creusent.

Surtout qu'après une grosse demi-heure, tout semble s'arrêter. Jusqu'à la dernière partie, il ne se passe plus grand chose. La trame se concentre essentiellement autour d'Harry et de la création de son armée. D'ailleurs, les autres personnages, dont le côté très travaillé font le charme des romans, sont vite expédiés en second plan. D'ailleurs même Ron et Hermione, qui ont toujours eu une place importante, ont vu leur rôle réduit à moins d'une trentaine de répliques à eux-deux. Ces deux derniers servent essentiellement à véhiculer un humour un peu facile genre "Ron, t'as fait un truc intelligent, ce n'est pas comme d'habitude". De plus, l'accumulation des protagonistes laisse de moins en moins de places à chacun d'eux. On peut s'en apercevoir que ce soit au niveau de l'Ordre du Phénix, qui est à peine aborder, ou de certains professeurs ou camarades, que l'on voit que dans une ou deux scènes. D'ailleurs, on en vient vite à se demander si on finir par voir Voldemort autrement que dans les rêves du jeune héros.

Du coup, il est plutôt difficile de vraiment s’impliquer dans la trame et on commence à trouver que les plus deux heures vingt, que dure le film, commencent à se faire longues. C'est un peu dommage, car ça n’avait rarement été le cas lors dès précédent opus. Alors on prend son mal en patience jusqu'à un final mitigé qui sert surtout à introduire une suite. C'est plutôt dommage, car les non-initiés et les enfants vont, à force de raccourcis, passer totalement à côté de ce qui le charme de la série. Je pense même que certains spectateurs vont être surpris par le retour en arrière effectué par ce nouveau volet. Avec ce scénario bien lisse, on est quand même loin des surprenants paradoxes temporels du troisième volet ou bien du suspense insoutenable du quatrième.

On se trouve donc devant un épisode de transition. Evidemment, c'est quand même à voir pour profiter de la beauté de l'univers magique d'Harry Potter, et bien sur pour pouvoir se diriger plus confortablement vers une suite prometteuse. Mais même si le film fera certainement un carton, il n'y a pas de doute que la franchise n'a pas gagné avec ce nouvel opus qui ne restera pas forcément dans les mémoires.

Vu au cinéma Cap Vert, Quetigny (21)



Publié dans Vu au Ciné

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G
Tout à fait !Oui, tout à fait d'accord avec toi. J'adore la saga de Harry Potter, les bouquins, et les films précédents, mais celui-ci est très décevant. J'ai vu le "makin-off" en télé avant de voir le film, et j'ai eu certaines appréhensions quant au choix du producteur et malheureusement, cela s'est confirmé à la vue du film. Ta critique est parfaite.
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