Clerks II ****, comédie sociale culte et déjantée

Publié le par Ender

Un film de Kevin Smith

Après l'incendie de leur supérette, Randal et Dante se retrouvent obligé de travailler dans un fast-food. Alors que Dante est en partance pour la Floride pour y épouser une riche héritière tout en lorgnant sur sa patronne sexy, Randal continue de faire subir ses délires tantôt scabreux tantôt cinématographiques à son entourage.

Trevor Fehrman et Jeff Anderson. TFM DistributionKevin Smith et Jason Mewes. TFM DistributionJeff Anderson et Brian O'Halloran. TFM Distribution

Je n'avais pas vu le premier Clerks. Apparemment, Kevin Smith l'avait tourné pour très peu de moyens et en avait fait un film culte grâce au cynisme et à la richesse de dialogues qui s'appuyaient sur la culture Geek de l'époque, c'est à dire en la Science-Fiction en général et Star Wars en particulier. C'est donc en spectateur totalement néophyte, que je me suis attaqué à cet univers dont sont également issus les célèbres Jay et Silent Bob.

Et pour ainsi dire, je n'ai pas été déçu. Il faut dire que j'ai une prédisposition particulière pour ce genre d'univers qui constitue pour moi un solide centre de référence. Même si je suis moins âgé que les héros, je me reconnais tout à fait dans la culture qu'ils incarnent mais aussi dans leurs combats. Car Clerks n'est pas qu'un enchaînement de gags vaseux, le film contient aussi un message de fond délivré par le parcours parallèle de ses deux principaux protagonistes. D'un côté, Dante incarne une génération désenchantée qui souhaite faire partie intégrante d'une caste sociale qui ne le correspond pas, mais qui pourra lui délivrer une reconnaissance que lui impose son statut d'adulte. D'un autre côte, Randal s'est immergé complètement dans sa culture adolescente en décalage avec sa trentaine bien frappée, mais c'est pour mieux oublier qu'il a vieilli et surtout combler le manque de fondamentaux de sa vie. De ce côté là, Clerks II s'impose comme une comédie sociale, et fait un portrait acerbe de toute une génération qui vieillit mal.

Enfin le film ne se cantonne évidemment pas à cet aspect. La partie plus sérieuse incarnée par Dante est mis en équilibre par un humour omniprésent provenant surtout de Randal. Bien que le scénario semble parfois fonctionné en roue libre sur ce terrain, le potentiel humoristique de chaque passage est savamment dosé dans sa construction et donne même lieu à un nombre incalculable de scènes bientôt cultes, comme l'inévitable "Star Wars Vs Lord ot the Ring" qui promet de marquer les esprits. Enfin, il faut reconnaître un petit côté bien trash de certaines scènes ou répliques (souvent proches de South Park) qui laisseront sur la route certains non-initiés et autres éternels rabats-joies.

Au final, même si je ne pense pas que le spectateur lambda y trouvera son compte, Clerks II est vraiment pour moi un excellent film. Encore faut-il encore adhérer totalement aux codes imposés par Kevin Smith et vouloir se laisser porter par l'humour parfois un peu raz du slip des différents protagonistes. De plus, on saluera la performance de Rosario Dawson qui en charmante patronne, fait contre poids à ce déluge de testostérone mais aussi la présence de Jay et Silent Bob qui apporte un supplément d'originalité à cette œuvre.

Vu au cinéma Eldorado, Dijon (21)

Voir aussi :

EXTRAIT STAR WARS VS LE SEIGNEUR DES ANNEAUX

Brian O'Halloran et Rosario Dawson. TFM Distribution



Publié dans Vu au Ciné

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