Angel **, autant en emporte Ozon
Issue d'un milieu modeste, la jeune et ambitieuse Angel a des rêves de gloires. Son talent pour écrire des romans à l'eau de rose va en faire un des auteurs à la mode, et laider à réaliser toutes ses grandes utopies.
J'attendais avec impatience le nouveau Ozon. Après des films intimistes, voilà qu'il semble s'attaquer à un projet un peu plus ambitieux avec ce film d'époque, tourné dans la langue de Shakespeare.
Le film commence bien même très bien. Le réalisateur prend le parti pris d'intégrer, sciemment, le style littéraire un peu superficiel des romans du personnage à luvre elle-même. Et cela marche très bien tant la présence de Romola Garai est envoûtante. Son personnage, aussi capricieux que touchant, est un bel exemple de composition qui rappelle un peu celle de Vivien Leigh, dans Autant en Emporte le Vent. Sa marche vers le succès est le véritable tour de force du film tant il arrive à faire le parallèle avec la vie qu'elle imagine dans ses livres. On retrouve ici le Ozon, un peu fantasque, de ses premiers films, qui avait un goût prononcé pour le conte.
Puis vient, la seconde partie, et là je pense que quelque chose s'éteint. Alors que souvent, une seconde partie est censée insuffler de la profondeur à ce qu'on vient de voir, ici cela ressemble un peu à du remplissage. L'actrice reste égale, à elle-même, c'est à dire excellente quelque soit lâge de son personnage. Mais voilà, les autres acteurs semblent un peu étouffés par sa présence, et son personnage, lui-même, ne s'intègre plus forcement dans l'histoire. Ce décalage est bien sûr volontaire, mais les évènements qui s'enchaînent n'ont plus la même magie. On est d'ailleurs, au fils des minutes, de moins en moins émue, par son destin puisque de charmant bourreau, elle passe en victime trop facile dévènements trop prévisibles.
Au final, c'est un peu dommage, car on sent quOzon n'a pu saisir la mesure de ses ambitions. Il avait un grand personnage mais le scénario n'a pas su lui faire tenir la route. Peut-être la faute du roman qu'il a adapté, qui n'avait pas, il faut croire, le lyrisme d'un roman de Hugo ou de Zola. Enfin, on s'en contentera, tant l'actrice principale est formidable, chose coutumière, dans les films du réalisateur, qui sait magnifier les actrices comme personne.